crédit photo: Charly Kasereka |
A Goma quand
on parle de poussière comprenez un véritable amas de poussière sans conquérant.
Avec un soleil accablant, c’est la poussière qui fait la fête ! Les
maladies comme la grippe qui n’étaient pas vraiment un cas à faire peur
deviennent le lot quotidien des habitants de la ville.
Vous savez
ce que ça fait de vivre dans une ville ‘’en pleine construction’’ ? Je
parie que non. L’artère principale a subi de plein fouet les retombés de la ‘’révolution
de la modernité’’. Cela fait maintenant plus de 3 ans depuis qu’elle a été détruite
avec comme promesse : on va la réhabiliter très bientôt. Eh oui bientôt c’est
même après 10 ans ! Jésus aussi n’avait-il pas dit qu’il revenait
bientôt ? Oui bientôt vient de faire 3 ans maintenant !
Quand le gouvernement central a parlé de 5
chantiers, je ne m’attendais pas à une telle scène. Tantôt on entame un tronçon
routier, avant même d’achever sa construction on entame un autre. Et au final,
on se retrouve avec des routes inachevées un peu partout.
Qu’est-ce qui
bloque? Quelque chose me dit que ces routes attendent les élections prévues
pour 2016. Quelques mois avant le début de ses fameuses élections (si elles ont
lieu), on verra des gens se bousculer à construire ces routes afin d’avoir des
discours à tenir devant les électeurs. Ça sera des discours du
genre : « Je vous ai construit des routes qui avaient été abandonnées
il y a longtemps ». Avec des chances que les électeurs aient déjà oublié
la poussière dans laquelle ils ont vécus.
Où sont passés
les camions d’arrosages des routes?
Il y a 3 ans, lorsque ce même gouvernement à
démoli la petite route Au début le gouvernement provincial se donnait la peine
d’arroser notre route devenue poussiéreuse avec un camion citerne. Puis petit à
petit le camion a été changé par un autre qui n’arrosait qu’une partie de la
route et enfin plus rien, aujourd’hui. Et Malgré les pluies de septembre,
dès que le soleil brille il faudrait un miracle pour échapper à la poussière.
Que s’est-il
réellement passé ? Ne me dites tout de même pas que le gouvernement est
incapable d’arroser la route en
attendant qu’elle soit construite (si elle le sera un jour). Au début j’ai pensé
que ces camions étaient tombés en panne et qu’ils allaient être réparés au plus vite mais toujours rien.
Et certaines
maladies se précipitent à nous attaquer… (Des maladies qui ne guérissent plus !)
La grippe
par exemple, elle guérit mais une fois de plus en contact avec la poussière on
la contracte de nouveau, elle est devenue chronique. Les maladies oculaires ne sont pas en reste. Docteur
Jason Pithuwa exhorte la population de porter des lunettes. « La poussière est irritante pour les yeux et cela
peut faire à ce que la personne qui est en contact avec elle se frotte les
yeux. Si il y a encore des grains de poussière, on peut observer des micros
traumatismes au niveau oculaire et par la suite favoriser une infection au
niveau de l’œil». Il conseille l’usage‘’ des lunettes de poussière’’.
Faut-il encore
que la population redescende dans la rue pour exiger l’asphaltage de l’artère
principale comme elle l’a fait lors de la pénurie de l’eau potable dans la
ville ?
Faut-il
attribuer cette situation à un problème de budget ou carrément au manque de volonté
politique, voire de vision peut être?
En attendant,
si seulement l’on se donnait la peine d’arroser les tronçons non asphaltés les
plus fréquentés ça soulagerait un temps soit peu des milliers d’âmes à Goma. Un
peu d’eau pour arroser la route ne va tout de même pas sécher le lac, qui de
plus est en bordure de la ville !
Entre nous,
je pense que les habitants de Goma ont quand même droit à un minimum de
droits : l’eau, l’électricité, et les routes bien construites. Mais même ce
minimum de vie descente on en a pas !
Par Feza Umande Alice