vendredi 21 septembre 2018

Ewezo project, une idée pour promouvoir l'alphabétisation de la femme de Watalinga




L’alphabétisation de la femme est l’un des moyens que compte utiliser Earsten Congo Initiative en vue de l’autonomisation de celle ci.  Les femmes des producteurs de Cacao dans la chefferie de Watalinga en territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu seront bénéficiaires de son projet ‘’Ewezo’’ dans le but d’accroitre leur production. Mais comment pouvons-nous promouvoir l’alphabétisation des femmes des ménages des membres des associations des cacaoculteurs dans la chefferie de Watalinga ? C’est la question que s’est posé l’organisation PEAD voulant partager son projet et travailler en partenariat avec ECI.  Elle veut donc :

Combattre l’analphabétisme des femmes et filles en chefferie des Watalinga; améliorer le revenu des ménages des femmes membres des associations des cacaocultteurs; promouvoir le leadership.

Mais certaines questions sont sans réponse sur les problèmes à résoudre :

Les us et coutumes rétrogrades tels que :

- mariage précoce ;

-La polygamie et ;

-Le non accès à la justice. PEAD Nomme les trois façons les plus importantes que son idée va aborder :

-L’implication des hommes et des leaders communautaires ;

-Introduction des notions de base sur la gestion et leadership et ;

-Association de l’apprentissage d’un métier à l’alphabétisation formelle.

Selon elle son idée est unique en ce sens que l’alphabétisation prônée ici est professionnelle. A côté de l’écriture et du calcul les femmes bénéficiaires de ce projet vont apprendre chacune un métier autonomisant en complément aux activités agricoles de leurs ménages.

Elle n’a pas manqué de montre certains risques potentiels dont non implication des hommes et autorités locales, l désintéressement des bénéficiaires vis-à-vis des activités agricoles suite au problème de temps (saison culturale). Mais face à ces risques, mais elle envisage d’améliorer l’approche participative à toutes les étapes du projet pour une bonne implication des hommes et leaders communautaires, planifier conjointement les activités avec les femmes bénéficiaires en tenant compte des périodes et exigences culturales.

Mais alors Qui sont vos bénéficiaires finaux ?

Selon PEAD, il s’agit des femmes analphabètes épouses des producteurs de Cacao membres de leurs associations. Elles sont analphabètes, issues des foyers polygames et souvent mariées précocement.

Expérience dans le (s) Zone (s) de mise en œuvre

PEAD-RDC a son siège social dans la Zone et c’est là qu’il implémente la plus part de ses projets. Depuis 2010 jusqu’à 2015, PEAD-RDC a déjà développé des activités similaires en faveur des enfants et jeunes désœuvrés dans les 3 groupements qui constituent la chefferie des Watalinga: Bahumu, Bawisaet Batalingaet cela dans 10 localités le total de 24 localités que comporte cette chefferie. Plus récemment, depuis Octobre 2016 jusqu’à fin 2017 PEAD RDC, avec son partenaire International Welt Hungerhilfe a réalisé une sensibilisation communautaire portant sur la lutte contre le mariage précoce, la Polygamie et la toxicomanie qui ont un effet négatif sur la sécurité alimentaire, la nutrition et l’économie des ménages dans la Zone de santé de Kamango et Mutwanga. PEAD-RDC dispose de 10 alphabétiseurs formés en andragogie et leaders ship depuis 2010.

Dans son actif PEAD RDC a déjà formé depuis 2010 à 2015, 148 femmes et jeunes déscolarisés non éligible dans le programme formel de l’EPSP (102 femmes et filles et 46 garçons)

Et vous que pensez-vous de ce projet ? Participez à des discutions sur facebook en vous rendant sur  https://web.facebook.com/groups/214644522519282/permalink/259574101359657/?comment_id=259759654674435&notif_id=1537361473249956&notif_t=group_comment_follow  Vous pouvez aussi donner votre point de vue sur d'autres projets notamment celui proposé par  Dynamique des femmes juristes, celui de l'association umoja in action, PPSSP  et enfin celui de ALPHAGED 
                                                                   
                                                                                           
                                                                                 Par Feza Umande Alice

mercredi 15 août 2018

Kinshasa, le phénomène poigné de main entre chauffeurs de taxi et policiers de circulation routière, tout le monde trouve son compte





Les agents de la police de circulation routière. cc congo actuel.com
Éviter à tout prix de se faire arrêter après violation du code de la route, puis être conduit au 
bureau de la police de circulation routière c’est  le quotidien  des chauffeurs de taxi de kinshasa. Dans cette situation c’est la loi du plus ‘’souple’’ qui est la meilleure.


« Il nous arrive de donner  de notre plein gré entre 500franc et 1000 franc au policier de circulation routière. Ceci pour que ce derniers ne nous embêtent pas pendant que nous travaillons »explique Shiko un chauffeur de taxi. Cette pratique pourtant informelle est devenue monnaie courante. Une façon d’obtenir  une protection de la part de leurs parrains en uniforme bleu. «  Ne pas donner de l’argent régulièrement est une déclaration de guerre aux policiers » renchérit  Christophe un autre chauffeur de taxi.
Corruption ou simple geste de générosité ? « Avec cette argent, ils peuvent acheter de l’eau fraiche ou un soda pour se désaltérer car le soleil est parfois accablant » ironise en souriant Christophe.

Une collaboration où chacun  trouve son  compte

« Il nous arrive d’avoir des problèmes de stationnement et dans ce cas nous avons besoin de l’aide des agents de la police de circulation routière. Car avec un tel problème, on peut payer jusqu’à 150 000 franc congolais mais si c’est un roulage à qui on a déjà ‘’serrer la main’’ il sera indulgent envers nous. On peu lui donner entre 10000 et 20000 franc ‘’d’amande’’. En plus après lui avoir donné cet argent, on continu de circuler. On gagne en temps   et en argent.» explique Shiko. Papiers en ordre ou pas, les chauffeurs sont obligés de serrer la main d’un  policier pour y glisser quelques billets de francs congolais, faute de quoi ils s’exposent à des représailles et tracasseries de tous genres.

Mais les chauffeurs sont de loin victime de l’opération ‘’taxe spéciale roulage’’. Selon un agent de la police de circulation routière affecté à kitambo Magasin, la plupart d’engins commis au transport en commun dans la ville de Kinshasa ne sont pas en ordre, soit sur le plan des documents, soit sur le plan technique. « C’est difficile d’arrêter un chauffeur qui est en ordre. Celui qui est dans ses droits ne cédera sûrement pas aux demandes des roulages. Les chauffeurs eux-mêmes ne se mettent pas en ordre avant de mettre leurs véhicules en circulation. Alors, les roulages ayant un esprit faible devant l’argent ne peuvent que profiter de la situation ».

Absence de ceinture de sécurité, rétroviseurs absents, bidon rempli de carburant et placé à côté des passagers tenant lieu de réservoir, fumée plus ou moins abondante à l’intérieur ou à l’extérieur du taxi sont là les quelques caractéristiques des bus et taxis à Kinshasa.

Les agents de la police routière réagissent

Plusieurs agents de la brigade routière refusent d’aborder le sujet pour, soi-disant, des raisons personnelles. Par ailleurs, l’un d’eux sous couvert d’anonymat, réfute maladroitement les accusations des chauffeurs : « Ce phénomène n’existe pas, en tout cas pas à ma connaissance. Nous nous postons à notre lieu de service pour vérifier les papiers et le permis de conduire ». 

Les autorités de Kinshasa résolues d’éradiquer ce mal

Face à cette situation quelques sanctions sont déjà tombées. Le 30 mars dernier, six policiers dont une femme ont été renvoyés définitivement de la police nationale congolaise. On les accusait de « tracasserie et extorsion » de biens de la population. L’un après l’autre, ils sont dépouillés de leur tenue et insignes. Un acte louable mais malheureusement rare.



Le cout de la corruption selon docteur en sciences économiques à l’Université de Kinshasa Batamba Balembu

Un exemple : l’activité de taxi

En effet, Batamba Balembu, dans une étude micro-économique, estime la perte résultant de la corruption de l’ordre de 8% des recettes journalières moyennes des conducteurs des taxis et taxi-bus, dans la capitale, Kinshasa, qui sont « obligés » de payer aux policiers de la route des sommes d’argent injustifiées. Ce qui représente plus de 60% du revenu moyen gagné par cette catégorie socio-professionnelle. L’auteur explique aussi que la pratique corruptive est notamment à la base d’un déséquilibre (embouteillage, contournement des itinéraires, etc.) sur le marché des transports en commun. Concrètement, 94% des enquêtés de Batamba Balembu sont de cet avis. 47% des conducteurs recourent au contournement des itinéraires infestés par les policiers racketeurs, 48% sectionnent carrément les trajets ordinaires en sous-trajets afin de ne pas réduire les profits (du fait du racket) et 5%majorent les tarifs des transports. Conséquence : l’accès au service public est compliqué.

Une perte pour l’État

Le même auteur poursuit, dans la même étude, sa quantification du coût de la corruption en République démocratique du Congo. Il pense que 55% en moyenne des recettes du Trésor échappent à cause de la fraude fiscale liée à la corruption. L’auteur écrit : « Les manques à gagner que le Trésor public subit annuellement s’évaluent à quelque 800 millions de dollars US. Ce qui représente environ 12% de la moyenne du PIB des dernières décennies.

Selon le rapport de 2017 sur l’indice de perception de la corruption dans le monde de  l’organisation Transparency international, la RDC occupe la 166ème place  sur les 183 pays évalués. Toujours selon ce rapport, le pays n’a pas fait des progrès dans la lutte contre la corruption. 
                   

                                                                                   Par Feza Umande Alice                        

lundi 9 juillet 2018

Conflit interethnique dans l’ex province du Katanga, le mariage comme piste de solution?



une famille pygmée, ex Katanga, cc rdcnouvelles.com
Mariage interethnique, activités de rapprochement, forum sur la cohabitation pacifique, … des solutions  ont déjà été proposées pour tenter de résoudre le conflit qui oppose les Pygmées et Les Bantous dans l'ex province du Katanga (le haut- Katanga et Tanganika) depuis plus de 5 ans. Ce conflit, que certaines autorités ont banalisé, a pris de l’ampleur à la grande surprise de tous.  Pourtant depuis la nuit des temps ces deux communautés ont toujours vécu ensemble. Mais après toutes ces années de guerres, l’heure est à la recherche des solutions durables. Pour résoudre ce problème, des solutions ont été proposées par plusieurs acteurs étatiques et non étatiques ainsi que par les  protagonistes eux-mêmes. C’est notamment le mariage interethnique. 

Ah oui! Un mariage…Ça aurait été une idée de génie pour mettre fin aux hostilités entre eux si seulement il n’y avait pas certaines choses qui viennent noircir ce si beau tableau. En effet, certains éléments creusent un trou entre ces 2 tribus.

Le mode de vie. 

Depuis toujours  les Bantous et les Pygmées de cette région ont toujours cohabité malgré leur différence. Les premiers sont des sédentaires et les seconds sont des nomades. « Nous sommes des cultivateurs. Nous sommes attachés à nos terres depuis des générations, c’est difficile pour nos enfants d’épouser des pygmées parce qu’ils passent la majeure partie de leur vie en forêt» explique Kyungu un cultivateur quadragénaire qui emploi des pygmées dans son champs pour  le sarclage. 

A cause de leur mode de vie sédentaire, certains bantous scolarisent leurs enfants contrairement à leurs frères Pygmées qui sont tout le temps dans la forêt à la recherche du miel, des fruits ou du gibier. « Nous accueillons parfois des enfants pygmées dans notre établissement mais généralement ils ne terminent pas leur année scolaire. Ils déménagent assez souvent pour partir à la recherche du miel ou du gibier» explique un chef d’établissement. Généralement on achève ses études avec des grands rêves dans la tête. Alors un Bantous  imagine mal sa fille vivre en forêt après toutes ces années d’étude.

Une pygmée peut épouser un Bantous mais c’est souvent le contraire qui pose problème. « Les Bantous épousent nos sœurs mais après ils refusent que nous épousons les leurs » explose Kalala un autre pygmée qui aspire au mariage avec une Bantoue. Et Kyungu de répliquer : « une fille pygmée peut survivre dans notre milieu mais une bantoue ne peut pas survivre en forêt avec votre mode de vie. Vous n’avez pas de maison, pas d’hôpital… », il poursuit en disant «Après avoir peiné pour payer les études de ma fille, je ne souhaiterais jamais    la voir vivre en forêt ; je voudrais qu’elle mette ses connaissances au profit de notre  société. »

La dot, une bonne excuse pour dire ‘’Non’’

La dot occupe une place importante dans la tradition du mariage Bantous. Elle consiste à apporter quelques biens à la famille de la jeune épouse. « Moi je ne refuse pas qu’un pygmée épouse ma fille. Mais ce dernier voudra l’épouser sans verser la dot. Pour nous c’est impossible » dit Gabriel un autre Bantous qui travaille dans le champ voisin de Kyungu.  Sachant que le prix de la dot est exorbitant même pour certains Bantous. « Avec notre mode de vie, c’est difficile de trouver une telle somme. Les Bantous exigent beaucoup de biens sachant qu’on ne peut pas les trouver. C’est une manière polie de nous dire ‘’non’’» dit Kalala d’un air rêveur.

Mais dans tout ça, qu’en pense la jeune Bantoue?

En souriant Mariam pense qu’il y a encore des progrès à faire. « Ça sera difficile pour moi de vivre en foret mais ça ne veut pas dire que je peux pas épouser un pygmée. S’il étudie comme moi, a un travail décent, ça me tenterait bien de l’épouser. » Avec le regard baissé elle continue en disant « les pygmées ne nous draguent pas. C’est comme si ils ont peur de se faire rejeter alors que peut être on peut accepter de leur donner une chance.»

Pour palier à ce problème, certains pygmées commencent à se sédentariser. Ils s’inscrivent dans des écoles et cultivent les champs. Mais vaut-il vraiment la peine d’abandonner son mode de vie pour une quelconque considération ?

Dans tous les cas ; mode de vie, cout de vie élevé et le manque de confiance en soi, certains diront que toutes ces choses ne sont pas un frein à l’amour qui conduit la plupart du temps au mariage.

                                                              
                                                                                   Par Feza Umande Alice