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samedi 15 février 2014
Pilleuse de ‘’Sombe’’, métier difficile mais passionnant !
Uwineza entrain de piler le ''sombe'' avec sourire
Le coin sud du marché de Kinindo à Bujumbura est
réservé à la vente des feuilles de manioc, ‘’sombe’’ comme on l’appelle ici. C’est
un légume prisé dans la région des Grands Lacs. Ce légume peut être vendu à l'état sauvage ou il peut être pilé par les vendeuses elles même. Ce
travail nécessite un effort musculaire important. Mais le business a l’air de
marcher par ici vu le nombre des femmes qui s’y adonnent.
Uwineza vient chaque matin dans ce marché
avec ses ‘’sombe’’ qu’elle achète chez certaines personnes qui en plantent dans
leurs clôtures. Ensuite elle les revend dans ce marché. Elle achète une botte à
200 francs burundais (Fbu) pour la revendre à 300 ou à 400 francs. Et si par hasard elle trouve
quelqu’un qui veut faire piler ses légumes alors elle demande 200 francs de plus.
Seulement 200 francs pour un tel travail qui demande beaucoup de force. Je pense que ce n'est pas proportionnel à l'effort fourni.
Pendant un quart d’heure, elle donne de grands
coups répétitifs avec son pilon. Pour tuer le temps, elle discute avec des
clients ou avec ses camarades. Ensuite elle ajoute des poireaux et des poivrons.
Le mouvement se poursuit ainsi un quart d’heure de plus, jusqu’à ce que tout
soit bien broyé. Apres quoi elle empaquette la poudre verte humide ainsi obtenue
et la remet au client. Puis sans même un bref moment de repos elle prend une
autre botte et reprend le même travail.
‘’Ce n’est pas tous les
jours dimanche’’ il y a des jours où elle parvient à gagner 1000 Fbu et d’autres
5000 Fbu et les autres elle rentre mains bredouilles. Mais avec l’aide de son
mari, elle parvient à élever ses 5
enfants.
Elle exerce ce métier avec passion et courage.
Elle vente son indépendance. « Je
n’ai pas de patron à qui rendre des comptes chaque soir ou à la fin de chaque
mois », dit-elle, souriante. Mais elle reconnait aussi qu’elle ne peut
pas rêver plus grand que ça parce qu’elle
n’a pas fait des longues études. « J’ai
étudié jusqu’en troisième année primaire, je ne sais qu’écrire mon nom et faire
des simples calculs. »
Contrairement à la plupart de femmes vivant dans
des situations similaires, Uwineza ne rêve pas de changer de travail. « Je prie seulement pour trouver
beaucoup de clients mais je n’aimerai pas faire autre chose. »
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