Trouver de l'emploi à Goma est une mission impossible pour beaucoup des jeunes. La créativité est parfois le seul dernier recours!
Par Feza Alice
Je descends d’un
bus de transport en commun pour aller au bureau en empruntant la rue qui a été baptisée
''rue Lynn Lusi'', en mémoire de cette femme, épouse du docteur Lusi de l’hôpital
Heal africa.
Un
travail juste pour survivre
A ma droite, un
spectacle surprenant retient mon attention, un phénomène inhabituel.
Il s’agit
d’un homme d’une vingtaine d’années environ, vêtu d’un pull rouge, d’un
pantalon jeans bleu et des bottes, musclé comme une star de boxe (comme Mike
Tyson). Ce jeune homme a vu ce que les autres n’ont pas encore vu.
L’homme en
question transporte les autres sur son dos pour les faire traverser de l’autre coté
de la ruelle bloquée par les eaux de
pluie.
''Un véritable opportuniste ‘‘comme l’a si bien dit une femme d’une cinquantaine d’années qui faisait
aussi la queue. Je m’approche de ce scénario et j’observe les va et vient du
jeune homme. Finalement je suis aussi tentée d’utiliser ce nouveau moyen de transport
hors du commun. C’est combien? ''200 francs Congolais (environ 0.2$) par course'',
me répond un petit garçon qui observait aussi la scène.
Après une dizaine
de minutes d’attente c’est mon tour. Sans même me dire quoi que ce soit, il me
tend son dos. Et s’il arrivait que le
monsieur trébuche et perde l’équilibre ? Ha je me retrouverais trempée
dans la boue. Partagée entre la peur et la curiosité, je lui dis directement que
je vais faire un aller-retour.
En un clin d’œil je me retrouve sur son dos. Ca
me fait un drôle d’effet: la nostalgie de mon enfance! (J’avais 5 ans la dernière
fois je suis montée sur le dos de quelqu’un.)
Dans 2 minutes j’étais déjà de l’autre coté, 4 minutes ont suffi pour
mettre fin à ma petite aventure. Je lui
tends 400fc et déjà il s’était tourné vers un autre client.
Pour trouver un travail, il faut être pistonné
Dans un pays où le chômage
atteint un niveau élevé, il est normal de trouver des gens qui font des petits
jobs pour survivre.
Trouver de l’emploi est devenu un casse-tête. Il faut avoirun piston, ton frère ou ton ami influant qui pourra plaider en ta faveur afin de décrocher un quelconque boulot. Assez souvent les personnes pistonnées ne font pas du bon travail.
Mais la seule chose qui les maintient en place c’est
la phrase: ‘’C’est mon frère quand même’’.
La
guerre a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises
Cette guerre qui
sévit dans le pays depuis plus de vingt ans a occasionné une suppression
massive d'emplois, la fermeture de nombreuses entreprises, ainsi que la
destruction de la plupart d’activités vitales issues de l'agriculture, du
commerce et de l'artisanat.
Le chômage rend la
vie difficile si pas impossible à la population congolaise. Dans ce pays le
pouvoir d’achat est déjà très faible et quasi instable. Cette situation paraît
d’autant plus paradoxale et scandaleuse que son sous-sol regorge une
exceptionnelle richesse.
Les
emplois ne se créent pas à coup de
baguette magique
La réduction du
chômage relève sans doute d’un travail difficile, mais elle n’est pas une
bataille perdue d’avance. La réforme des institutions formelles est une
question de volonté politique.
« Il ne s’agit pas ici de créer des emplois à
coups de baguette magique, mais de libérer le potentiel d’emploi de l’économie
congolaise. Notamment en réduisant les démarches et la bureaucratie inutile et
coûteuse qui entourent la création d’une entreprise en RDC. » S’insurge Sandra licenciée en économie qui est
en chômage.
Plusieurs reformes sont opérées en
RDC pour améliorer le climat des affaires notamment la suppression de
formalités dans le processus de création des entreprises dont : le visa de
légalisation, l’attestation de non fonctionnaire, le casier judiciaire,…..
Les
entrepreneurs nationaux capables d’opérer dans le secteur, vont s’y intéresser
progressivement. Car, s’il est vrai que la RD Congo a des déficiences
actuellement, son avenir est plutôt prometteur.
Mais entre temps la population
vie dans la misère et la pauvreté.
C'est vraiment un casse tete, la question d'emplois. La RDC ne fait pas l'unanimite. C'est partout dans le monde.Prince
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