jeudi 21 novembre 2013

Goma: l'emploi,un casse-tête pour les jeunes

Trouver de l'emploi à Goma est une mission impossible pour beaucoup des jeunes. La créativité est parfois le seul dernier recours!  



Je descends d’un bus de transport en commun pour aller au bureau en empruntant la rue qui a été baptisée ''rue Lynn Lusi'', en mémoire de cette femme, épouse du docteur Lusi de l’hôpital Heal africa.

Un travail juste pour survivre

A ma droite, un spectacle surprenant retient mon attention, un phénomène inhabituel.

Il s’agit d’un homme d’une vingtaine d’années environ, vêtu d’un pull rouge, d’un pantalon jeans bleu et des bottes, musclé comme une star de boxe (comme Mike Tyson). Ce jeune homme a vu ce que les autres n’ont pas encore vu. 
L’homme en question transporte les autres sur son dos pour les faire traverser de l’autre coté de  la ruelle bloquée par les eaux de pluie.

''Un véritable opportuniste ‘‘comme l’a si bien dit une  femme d’une cinquantaine d’années qui faisait aussi la queue. Je m’approche de ce scénario et j’observe les va et vient du jeune homme. Finalement je suis aussi tentée d’utiliser ce nouveau moyen de transport hors du commun. C’est combien? ''200 francs Congolais (environ 0.2$) par course'', me répond un petit garçon qui observait aussi la scène.

Après une dizaine de minutes d’attente c’est mon tour. Sans même me dire quoi que ce soit, il me tend son dos. Et s’il arrivait  que le monsieur trébuche et perde l’équilibre ? Ha je me retrouverais trempée dans la boue. Partagée entre la peur et la curiosité, je lui dis directement que je vais faire un aller-retour.

En un clin d’œil je me retrouve sur son dos. Ca me fait un drôle d’effet: la nostalgie de mon enfance! (J’avais 5 ans la dernière fois je suis montée sur le dos de quelqu’un.)
Dans 2 minutes j’étais déjà de l’autre coté, 4 minutes ont suffi pour mettre fin à  ma petite aventure. Je lui tends 400fc et déjà  il s’était  tourné vers un autre client.

Pour trouver un travail, il faut être pistonné

Dans un pays où le chômage atteint un niveau élevé, il est normal de trouver des gens qui font des petits jobs pour survivre.

Trouver de l’emploi est devenu un casse-tête. Il faut avoirun piston, ton frère ou ton ami influant qui pourra plaider en ta faveur afin de décrocher un quelconque boulot. Assez souvent les personnes pistonnées ne font pas du bon travail. 
Mais la seule chose qui les maintient en place c’est la phrase: ‘’C’est mon frère quand même’’.

La guerre a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises

Cette guerre qui sévit dans le pays depuis plus de vingt ans a occasionné une suppression massive d'emplois, la fermeture de nombreuses entreprises, ainsi que la destruction de la plupart d’activités vitales issues de l'agriculture, du commerce et de l'artisanat.

Le chômage rend la vie difficile si pas impossible à la population congolaise. Dans ce pays le pouvoir d’achat est déjà très faible et quasi instable. Cette situation paraît d’autant plus paradoxale et scandaleuse que son sous-sol regorge une exceptionnelle richesse.

Les emplois ne se  créent pas à coup de baguette magique

La réduction du chômage relève sans doute d’un travail difficile, mais elle n’est pas une bataille perdue d’avance. La réforme des institutions formelles est une question de volonté politique.

« Il ne s’agit pas ici de créer des emplois à coups de baguette magique, mais de libérer le potentiel d’emploi de l’économie congolaise. Notamment en réduisant les démarches et la bureaucratie inutile et coûteuse qui entourent la création d’une entreprise en RDC. » S’insurge Sandra licenciée en économie qui est en chômage.

Plusieurs reformes sont opérées en RDC pour améliorer le climat des affaires notamment la suppression de formalités dans le processus de création des entreprises dont : le visa de légalisation, l’attestation de non fonctionnaire, le casier judiciaire,….. 

Les entrepreneurs nationaux capables d’opérer dans le secteur, vont s’y intéresser progressivement. Car, s’il est vrai que la RD Congo a des déficiences actuellement, son avenir est plutôt prometteur. 

Mais entre temps la population vie dans la misère et la pauvreté.

1 commentaire:

  1. C'est vraiment un casse tete, la question d'emplois. La RDC ne fait pas l'unanimite. C'est partout dans le monde.Prince

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